De la création d'une fausse information...
La naissance d'une fausse information peut avoir diverses motivations : intention de nuire, satire mal comprise, recherche de profit grâce à la publicité ou simple ignorance. Ces fausses nouvelles sont souvent formulées de manière à susciter des émotions fortes telles que la peur, la colère ou l'indignation, ce qui favorise leur partage et par conséquent leur diffusion.
La promotion de soi-disant « remèdes miracle » proposé par Didier Raoult, a justement suscité un fort engouement sur les réseaux sociaux lors de la période de pandémie que nous avons traversé en 2019. Quand bien même la majorité d’en nous n’avait pas la capacité d’infirmer ou d’affirmer la supposée tangibilité de l’hydroxychloroquine. L’espoir d’avoir découvert une solution simple et efficace pour mettre un terme à cette épidémie a alors été un déclencheur amenant de nombreux utilisateurs à partager cette information.
...A sa première diffusion
Une fois créée, la fake news est initialement partagée par ses auteurs ou par des comptes anonymes sur des réseaux sociaux, forums ou sites web peu connus. L’objectif à ce stade est de créer un point de départ pour la propagation, à ce stade, l’information n’est que très peu visible.
En effet, pour susciter un engouement autour d’une information créée de toutes pièces, il faut pouvoir la diffuser au plus grand nombre pour qu’elle soit susceptible d’être commentée, partagée ou republiée sur d’autres plateforme. Cela a également pour effet de rendre plus difficile la traçabilité de l’information rendant d’autant plus difficile le travail de sourçage.
Une amplification favorisée par l’algorithme : « Plus c’est gros ! Plus ça passe ! »
Les plateformes sociales jouent un rôle majeur dans la propagation des contenus viraux. Les algorithmes privilégient souvent les publications qui génèrent de l’engagement (likes, partages, commentaires) et les fausses informations, conçues pour être sensationnelles, sont donc particulièrement bien adaptées pour obtenir un fort engagement. Une fausse information que ne génère aucun débat, aucune controverse ne sera que très peu diffusée, l’enjeu est alors de faire réagir voire de choquer le publique.
La diffusion par les « relais d’influence »
Les utilisateurs ayant un grand nombre de followers, comme des influenceurs, des journalistes ou des personnalités publiques, peuvent reprendre le fake new, parfois sans vérifier sa véracité. Leur partage amplifie la visibilité et légitime parfois l’information aux yeux du public.
En effet, la légitimité d’un média ou d’une personnalité peut nous amener à baisser notre garde face à une information qui nous est présentée. Pour reprendre un exemple précédent, les premières interviews de Didier Raoult, notamment sur la chaine d’information BFMTV ont été cruciales dans la promotion de ce soi-disant remède.
Un fact-checking par toujours des plus efficaces
Lorsque la fausse information atteint une popularité suffisante, elle attire l’attention des journalistes, des organisations de fact-checking et des experts. Des articles de vérification et des démentis sont alors amenés à être eux aussi publiés. Cependant, des études montrent que la correction d’une fake news ne se propage généralement pas aussi rapidement que le fake new elle-même. L’effet escompté n’est d’ailleurs pas toujours celui observé, notons qu’il est difficile de mettre en place un quelconque débat lorsque la partie adverse est persuadée que vous êtes missionnés par je ne sais quelle organisation dans l’unique but de les discréditer.
Une couverture médiatique peut d’ailleurs renforcer la conviction de certains, voyant là une supposée vaine tentative de manipulation, nous pourrions ici faire le parallèle avec le précepte suivant : « Le plus important c’est qu’on parle de vous ! ».
La persistance des croyances, un frein à ne pas négliger
Même après avoir été corrigée, la fake news peut continuer à influencer les croyances des personnes qui l’ont vue. Cela s’explique par des biais cognitifs tels que l’effet de répétition, qui peut renforcer la crédibilité perçue d'une information.
La propagation des fake news suit un schéma complexe qui combine des facteurs humains, émotionnels et technologiques. Comprendre cette chaîne de propagation est essentiel pour développer un esprit critique et apprendre à repérer les informations douteuses avant de les partager. C’est justement là que le maillon de la chaine est le plus faible, il est impossible d’avoir un contrôle strict sur le contenu diffusé sur les réseaux sociaux, cependant, chacun doit faire preuve de responsabilité, en s’assurant de la véracité du contenu partagé.
Un exemple concret !
La période de confinement faisant suite au Covid 19 a été particulièrement propice à la désinformation, et plus particulièrement au complotisme...